Question obligatoire : Politique et société en France sous la IIème République et le IInd Empire

17/03/2020

La Deuxième République : l'espoir d'une démocratie sociale.

Pourquoi l'expérience démocratique et sociale de la IIe République

échoue-t-elle, malgré les espoirs qu'elle a suscités ?

A. Une nouvelle République née d'une révolution : l'instauration rapide des grands principes républicains

Frise chronologiques donnée aux élèves

Révolution de 1848 = soulèvement populaire qui entraine la chute du roi Louis-Philippe

  • Proclamation de la Deuxième République
  • Acteurs majeurs : Ledru-Rollin / Lamartine/ Louis Blanc

La Seconde République, qui se veut démocratique et libérale, ainsi que le suffrage universel masculin sont proclamés après la révolution de février 1848. Ses meneurs, parmi lesquels le poète Lamartine, sont pour la plupart de vieux républicains qui cultivent le souvenir de la grande Révolution et de la première République française, née le 22 septembre 1792, morte sous l'Empire.

Ils constituent un gouvernement provisoire sans attendre, avec le souci de ne pas se faire voler leur révolution Les Français, ruraux à 75% y adhèrent pleinement d'autant plus que de nombreuses décisions politiques et sociales sont prises.

Les mesures sociales du gouvernement provisoire :

Manuel p. 59 question n°2

  • Sur une idée du socialiste Louis Blanc, le gouvernement provisoire crée le 28 février des ateliers de bienfaisance pour procurer aux chômeurs un petit revenu en échange d'un travail symbolique.
  • Il publie dans la foulée, le 2 mars, un décret réduisant d'une heure la durée de la journée de travail pour tous les salariés parce que, selon ses termes, « un travail manuel trop prolongé non seulement ruine la santé mais en l'empêchant de cultiver son intelligence porte atteinte à la dignité de l'homme ». C'est ainsi que la journée de travail tombe à dix heures à Paris et à onze en province
  • Le 27 avril 1848, avant que ne se réunisse la nouvelle assemblée, le gouvernement publie les décrets d'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises à l'initiative du ministre des colonies Victor Schoelcher. Sont concernées essentiellement les vieilles colonies héritées de l'Ancien Régime dont l'économie repose encore sur les grandes plantations sucrières.

Les mesures politiques du gouvernement provisoire

  • Prépare aussi l'élection d'une Assemblée constituante en vue de donner au pays des institutions stables. À cette fin, le 5 mars 1848, il instaure généreusement et pour la première fois au monde le suffrage universel (masculin). Il n'est plus question comme sous les régimes antérieurs de réserver le droit de vote à une centaine de milliers de bourgeois réputés assez riches pour être capables de voter avec discernement et en toute indépendance (suffrage censitaire).

Les élections ont lieu les 23 et 24 avril dans la précipitation.

Ces mesures sociales et politiques inquiètent les nouveaux élus conservateurs. Ceux-ci se regroupent dans une mouvance qui s'honore du qualificatif de « Parti de l'Ordre ». Ils ne vont avoir de cesse de ramener la République dans le « droit chemin » et vont réussir au-delà de toute espérance. Contre toute attente, le suffrage universel a amené à l'Assemblée une forte majorité de députés conservateurs, méfiants à l'égard du peuple ouvrier de Paris. Sur 900 élus, on compte en définitive 500 républicains modérés, 300 monarchistes et une centaine de socialistes et démocrates, ainsi qu'une poignée de bonapartistes.


·B. Une République qui trahit les ouvriers : la rupture de juin 1848 et ses conséquences jusqu'en 1852

Séquence vidéo : YT https://www.retronews.fr/video/la-revolution-de-juin-1848 site de la BNF

  • Les mesures sociales prises ne permettent pas de résoudre la crise économique et les problèmes sociaux. Ainsi l'annonce de la fermeture des Ateliers nationaux créés pour résorber le chômage entraîne le soulèvement des ouvriers parisiens. Cette insurrection, les Journées de juin est réprimée et se termine par un bain de sang. La République sociale laisse alors la place au parti de l'Ordre, soucieux de préserver l'ordre social et la propriété
  • Le 4 novembre 1848, la Constitution est adoptée diaporama organigramme.
  • Elle prévoit l'élection d'un président de la République au suffrage universel pour un mandat de quatre ans (il n'est pas immédiatement rééligible). Le président de la République dispose du pouvoir exécutif, il nomme et révoque les ministres. L'Assemblée de 750 membres, élus au suffrage universel pour trois ans, dispose du pouvoir législatif.

Le parti de l'ordre soutient l'élection de Louis Napoléon Bonaparte comme Président en espérant pouvoir le manipuler

  • Le 10 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, est élu avec 75% des suffrages exprimés contre Louis-Eugène Cavaignac (20 %) et Alexandre Ledru-Rollin (5%). Le Président constitue un gouvernement de conservateurs, composé des deux familles issues du monarchisme, légitimistes et orléanistes.
  • Séquence vidéo : YT Louis-Napoléon Bonaparte (1808-1873), de la Présidence (1848) au Trône (1852) -Série Nap III / 3 min https://www.youtube.com/watch site de la Fondation Napoléon
  • Questionnaire :

Aux élections législatives de mai 1849, un « parti de l'ordre » dominé par des conservateurs obtient la majorité.


  • Il adopte des lois restreignant la liberté de la presse. Le 31 mai 1850, les députés limitent le droit de vote (le corps électoral passe de près de 10 millions à moins de 7 millions de votants). Pour voter, il faut désormais pouvoir justifier de trois années de résidence au même endroit : cela exclut une bonne partie des ouvriers, souvent contraints de changer d'emploi et de domicile régulièrement.
  • En mars 1850, la loi Falloux sur l'instruction publique, au nom de la « liberté de l'enseignement », renforce l'influence de l'Église catholique dans le primaire et le secondaire.
  • L'Assemblée constituante refuse à Louis-Napoléon Bonaparte toute modification de la Constitution (qui lui permettrait de briguer un second mandat). Avec la complicité de chefs militaires, Bonaparte prend le pouvoir : c'est le coup d'État du 2 décembre 1851.

L'expérience démocratique et sociale de la IIe République

échoue donc en partie, malgré les espoirs qu'elle a suscités

L'esprit de 1848 s'estompe progressivement

= Le 2 décembre, jour anniversaire du sacre de l'Empereur Napoléon Ier, son oncle, Louis-Napoléon Bonaparte dissout l'Assemblée nationale. Il annonce la rédaction d'une nouvelle constitution et de nouvelles élections. Il cherche ainsi à écarter le pouvoir législatif et à utiliser la popularité liée à son nom pour se maintenir à la tête de la France.
Des ouvriers, des intellectuels (Victor Hugo), les "républicains", s'opposent à ce coup d'État. Mais en quelques jours la résistance est réprimée dans la violence et le sang (contrairement au coup d'Etat du 18 brumaire) partout en France, et certains sont exilés, comme Victor Hugo ou Victor Schoelcher.
Le 21 décembre 1851 les électeurs répètent leur confiance à plus de 90% des suffrages exprimés, le 2 décembre 1852, Napoléon III est sacré Empereur.

Le coup d'Etat et la mise en place du Second Empire trouvent donc leur origine dans la Constitution de 1848 et dans les difficultés que rencontra la deuxième République pour s'imposer dans un contexte de très grave crise économique et sociale


II. Le Second Empire : entre renforcement de l'Etat et prospérité économique

·A. Le renforcement de l'Etat


  • Qq semaines après le coup d'Etat, la Constitution du 14 Janvier 1852 est proclamée

o Apparence démocratique

o Mais dictature au bénéfice du « prince-président » Louis Napo Bonap

o Nommé pour 10 ans, Napo concentre tous les pouvoirs : exécutif, législatif, judiciaire (justice rendue en son nom et il détient le droit de grâce

o Napo nomme les membres du Conseil d'Etat (qui rédige les lois) et du Sénat

  • 20-21 déc 1851 : plébiscite montrant que les 7,4 millions d'électeurs (écrasante majorité) approuvent le coup d'Etat et acceptent que le « prince-président » devienne Empereur le 2 déc 1852
  • Système répressif dès le lendemain du coup d'Etat
  • la répression s'abat sur les opposants : 20 000 condamnés, dont 10 000 déportés en Algérie ou en Guyane
  • les libertés publiques sont supprimées et la presse est étroitement contrôlée par le décret du 17 fév 1852
  • la loi de sûreté générale (19 fév 1858) qui intervient à la suite de l'attentat d'Orsini renforce l'arsenal répressif. Les effectifs de la police doublent
  • le suffrage universel masc est rétabli, mais slt pour le corps législatif dont les pouvoirs sont limités et la participation aux plébiscites ; les candidats soutenus par les régime bénéficient de l'appui de l'Etat : affiches, menaces sur les autres candidats, corruption des fonctionnaires, bourrage des urnes...
  • Les oppositions se développent à l'intérieur comme à l'extérieur
  • Beaucoup d'opposants s'exilent : l'historien républicain Edgar Quinet, Victor Hugo à Jersey et Guernesey (il publie en 1852 son pamphlet sur Napo le Petit : s'attaque à son image et contribue à forger la « légende noire »)
  • A l'intérieur du pays, poussée des opposants républicains. Opposition libérale (chef : Adolphe Thiers, Léon Gambetta) progresse au Corps législatif
  • Réaction de Napo : libéralisation du IInd Empire et évolution vers un régime parlementaire (sénatus-consulte du 8 sept 1869 et du 20 avril 1870). Il confie le gvt à l'ex-républicain Emile Ollivier et fait ratifier des mesures libérales.
  • Politique de grandeur nationale
  • Succès militaires : guerre de Crimée (vict de Sébastopol 1855), Italie, Autriche, Syrie pour défendre les Chrétiens
  • Agrandissement du domaine colonial de la France : annexion Nelle-Calédonie 1853, Afrique de l'ouest, Cochinchine (1859), Cambodge (1863)
  • Des écehcs : Mexique (1867)
  • Montée en puissance de la Prusse, guerre franco-prussienne : défaite de Sedan 1870
  • Donc proclamation de la République le 4 sept 1870

B. La prospérité économique...

  • La naissance du secteur financier
  • Le IInd Empire encourage aussi le développement des banques pour prêter aux investisseurs industriels et favoriser la croissance éco : fondation du Crédit mobilier en 1852, du Crédit lyonnais et de la Société générale et de la Banque Nationale de Paris en 1866.
  • Les banques pratiquent le crédit qui favorise le commerce, la création d'entreprises et donc participent à l'essor de la grande industrie.
  • La modernisation et le progrès technologique
  • L'Etat organise les expositions universelles (1855 et 1867 à Paris) : encourager les innovations technologiques et exalter le progrès fr par rapport aux voisins européens. Le Palais de l'industrie y est exposé en 1855.


  • Le traité de libre-échange de 1860 signé avec le Royaume-Uni oblige les industriels français à moderniser leurs méthodes de production afin d'être compétitifs face aux produits britanniques.

C. ... et ses conséquences sociales

  • II Naissance du prolétariat et concentration des ouvriers dans les usines
  • Passage de l'atelier à la manufacture puis à l'usine : concentration des ouvriers dans les usines.
  • Naissance du prolétariat, càd de la couche sociale qui n'a pas de capital, et se contente de sa force de travail pour vivre, dont la classe ouvrière fait partie.
  • Le développement du prolétariat est alimenté notamment par l'exode rural dû à la mécanisation de l'agriculture.
  • Développement de la bourgeoisie industrielle et Naissance des classes moyennes
  • L'essor de la bourgeoisie. Sous le Second Empire, la bourgeoisie prospère. Elle est cependant très diverse. Dans la grande bourgeoisie se côtoient rentiers, industriels et banquiers qui ont fait fortune (les familles Pereire et Schneider au Creusot, par exemple).
  • Développement de la bourgeoisie : frères Pereire participent à la fondation de la compagnie du chemin de fer, créent le Crédit mobilier et de nb entreprises (19 compagnies). Donc domaines ferroviaire, banque, tourisme, assurance, gestion de l'électricité à Paris. Participent aux échanges transatlantiques. Ascension sociale // Ascension politique : députés de la Gironde, Pyrénées Orientales.
  • Naissance de la classe moyenne, des « cols blancs » par opposition aux « cols bleus » des ouvriers. La classe moyenne rassemble les professions libérales (avocats, notaires, médecins), de commerçants, de fonctionnaires et d'un nombre croissant d'employés, car le salariat se développe. Elle se situe entre la classe dirigeante et les milieux populaires. Ces derniers, en ville, sont essentiellement constitués par les domestiques et les ouvriers.
  • Importance politique de la question sociale
  • Paternalisme des Schneider au Creusot : création d'une école, d'une église, de logements ouvriers : mélange de générosité et d'intérêt bien compris, puisque cela fixe les ouvriers sur place.
  • Droit de grève, 1864 et les syndicats sont tolérés à partir de 1866. Une loi de 1868 abolit l'article 1781 du Code civil qui établissait la supériorité de l'employeur sur l'employé devant la justice. Une opposition ouvrière persistante. Ces mesures ne convainquent guère les ouvriers.
  • L'Empire continue à être perçu comme un régime « bourgeois », qui exerce une surveillance policière par le biais du livret ouvrier. Les militants de l'Internationale poussent à la grève. Le 16 juin 1869, à La Ricamarie, localité minière proche de Saint-Étienne, l'armée arrête des grévistes et tire sur la foule qui réclamait leur libération, tuant 14 personnes.

·D.Conséquences sur les villes en France

  • Concentration ouvrière dans les villes (est surtout)
  • Développement des villes dû à la concentration ouvrière : Le Creusot avec les usines Schneider (locomotives), Paris, Nord, Est.
  • La surface de la ville augmente, elle intègre les villes périphériques ; Développement des banlieues
  • Construction des villes ouvrières paternalisme - coron et cités jardins.
  • Modernisation des villes :
  • Paris d'Haussmann : préoccupations
  • Esthétique : grands monuments (opéra Garnier ??)
  • Politique : empêcher les barricades
  • Hygiénistes : quartiers insalubres, épidémies : permettre la circulation de l'air
  • transports : construction des gares pour relier Paris avec les banlieues et province
  • Espaces verts : poumons verts et lieux de loisirs (Bois de Boulogne...)
  • Des aménagements similaires sont à Lyon, Rouen ou Marseille. Des canaux et des ports sont créés (Saint-Nazaire) ou agrandis (Le Havre, Bordeaux, Marseille).
  • Les Frères Pereire prennent en charge cette modernisation (à chercher dans le cours)
  • Etat encourage le dév des transports (train)
  • Naissance des grands magasins (Le Bon Marché, 1852, dépeint par Zola dans Au bonheur des Dames), Le Printemps et la Samaritaine (1865). Ils offrent des produits en abondance, à prix fixe, présentés dans des vitrines éclairées et vendus à grand renfort de publicités. Ces magasins provoquent la ruine de nombreux petits commerces de détail.
  • Mais naissance des inégalités socio-spatiales
  • Les ouvriers et petits artisans sont repoussés à la périphérie de Paris ou dans des habitats inconfortables (meublés parisiens de Zola)


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