Le Moyen et le Proche Orient depuis 1914

18/03/2020

Dernier chapitre sur les chemins de la puissance (après les EU et la Chine) 

Aller voir le site suivant : https://fresques.ina.fr/jalons/parcours/0043/le-conflit-israelo-arabe-de-1948-a-nos-jours.html. Vidéos et excellent travail de synthèse.

Introduction :

Localisation
Proche Orient = façade orientale de la Méditerranée : de la Turquie à l'Egypte + Jordanie.
On remplace ce terme par celui de Moyen-Orient (Middle East Anglo-saxon) qui désigne la région qui s'étend du nord de la Turquie à la pointe de la péninsule arabique et de l'Egypte à l'Iran formant un ensemble géographique cohérent auquel on ajoute l'Afghanistan et le Pakistan. Cet espace connait depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale un nombre important de conflits dont les répercussions sont internationales.

Quels facteurs font de cette région un foyer particulier de conflits ?
Pourquoi ces conflits ont-ils une telle résonnance mondiale ?

I. Un espace aux multiples enjeux

A. Enjeux stratégiques

  • Carrefour entre l'Europe et l'Asie depuis l'Antiquité, lieu de passage stratégique avec le creusement du canal de Suez au XIXe siècle, enjeux fondamentaux pour les puissances.
  • Milieux contraignants : déserts, hautes montagnes, qui ont servi de refuge à des populations persécutées (Liban, Irak, Syrie). Terres fertiles convoitées par les Etats = rares et peuplées : vallée du Nil, du Jourdain, du Tigre, de l'Euphrate, littoral méditerranéen.
  • Ce milieu naturel est à l'origine d'une forte pression de la population sur le milieu : pression du l'eau et situation de stress hydrique. Syrie, Jordanie et Israël se disputent le bassin du Jourdain, la Cisjordanie et Gaza disposent de nappes phréatiques indispensables à l'économie israélienne. Le Tigre et l'Euphrate font l'objet de tensions permanentes entre la Turquie, la Syrie et l'Irak. La Turquie construit un immense complexe de barrages en amont du Tigre et de l'Euphrate. Diapo tensions autour de la ressource en eau : Ressources en eau très insuffisantes, avec des zones de stress hydrique.
  • La maîtrise de l'énergie nucléaire est un autre enjeu et un sujet de tensions : Israël dispose sans l'avouer explicitement l'arme nucléaire et l'Irak, soupçonnée de la rechercher a subi les interventions d'Israël et des Etats-Unis. Le problème se pose également avec l'Iran accusée de menacer la région et de vouloir détruire Israël avec l'arme atomique.
  • Carte l'enjeu des détroits : Contrôle des canaux et détroits. MO = position de carrefour maritime et terrestre, région vitale pour le contrôle du trafic commercial entre Occident et Asie

B. Enjeux culturels et religieux

  • Diversité ethnique :
  • Diapo enjeux culturels et religieux
  • Les peuples qui composent essentiellement le Moyen-Orient sont des Arabes (190 millions), des Perses ou Iraniens (65 millions) et des Turcs (60 millions). Les Kurdes (25 à 30 millions) sont une minorité présente dans 4 Etats : Turquie, Irak, Iran, Syrie) mais ils n'ont pas d'Etat et sont régulièrement victimes de discriminations et de persécutions. Les Juifs sont 5,5 millions contre 11 000 au début du XXe siècle.

  • Diversité linguistique :
  • Mondes sémitiques (Israël et les pays arabes)
  • Ouralo-altaïques (Turquie, Caucase, Afghanistan)
  • Indo-européens

  • Diversité religieuse :
  • Berceau des 3 religions monothéistes : judaïsme, christianisme, islam
  • Abrite les deux villes saintes de l'islam : La Mecque et Médine contrôlées aujourd'hui par les Saoudiens ce qui est critiqué par l'Iran.
  • Présence de Jérusalem ville sainte pour les trois religions rendant la cohabitation difficile autour des lieux de culte : par ex le Mont du Temple et l'esplanade des mosquées sont le même lieu, le Dôme du Rocher est le lieu du sacrifice d'Abraham pour les trois religions : on y trouve à la fois la mosquée Al-Aqsa symbole de la présence musulmane et le mur des Lamentations dernière trace du temples de Jérusalem + rivalités entre chrétiens pour l'administration du Saint Sépulcre contrôlée par les orthodoxes.
  • Depuis 1967, Israël a conquis la vieille ville de Jérusalem et en a fait sa capitale, qui n'est pas reconnue par la communauté internationale qui avait pour but de placer la ville sous contrôle internationale (capitale officielle = Tel Aviv même si Trump a décidé du contraire en 2018).
  • Le monde musulman dans la région est divisé : majorité = sunnite (branche qui se réfère au Coran complété par la Sunna -tradition- et reconnait le Calife) mais Chiites majoritaires en Iran et en Irak (considèrent comme illégitimes les successeurs du Calife Ali gendre de Mahomet et ont un clergé hiérarchisé) + autres courants minoritaires (Druzes, Kharidjites...)
  • Division aussi chez les chrétiens de la région : 11 communautés qui reconnaissent l'autorité du pape (Maronites du Liban) ou non (rite orthodoxe).

C. Enjeux énergétiques

  • Diapo principale réserve pétrolière mondiale et Carte enjeu pétrolier
  • Exploitation du pétrole qui commence dans la région en Iran en 1908, puis s'étend à Bahreïn, en Irak et en Arabie Saoudite : ce sont des compagnies pétrolières britanniques qui en ont le monopole en Irak et en Iran, et américain en Arabie Saoudite et dans le Golfe Persique dans les années 30.
  • Après 1945 le Proche et le Moyen Orient occupent une place-clef dans la production pétrolière et le contrôle des zones de production devient un objectif majeur de la politique des puissances industrielles.
  • Mais à partir des années 50, les pays producteurs parviennent à imposer leur contrôle sur la production et les prix.
  • En 1973, le pétrole est pris comme moyen de pression sur les pays industrialisés qui soutiennent Israël provoquant le premier choc pétrolier : les Etats alliés d'Israël sont soumis à l'embargo, le prix du brut augmente de 70% et la production est réduite de 5% chaque mois jusqu'à ce que les Israéliens se soient retirés des territoires occupés.
  • Aujourd'hui, le pétrole demeure un enjeu majeur : le Moyen-Orient réalise 30% de la production mondiale et concentre les 2/3 des réserves de pétrole et 40% des réserves de gaz. Le pétrole est décisif dans la guerre du Golfe (1990-91) et dans l'invasion de l'Irak (2è guerre du Golfe 2003).
  • Il est aussi nécessaire de surveiller la route du pétrole : la nationalisation du canal de Suez en 1956 ou sa fermeture lors de la guerre des Six jours en 1967 sont à l'origine de la construction des supertankers destinés à contourner l'Afrique. La route du canal de Suez est de nouveau ouverte en 1978 après les accords de Camp David entre l'Egypte et Israël.
  • Les revenus tirés du pétrole (de 3$ le baril en 1973 à 100$ en 2011) rapportent aux Etats producteurs une ressource financière qui revient partiellement dans les Etats développés : achat d'armes, de biens d'équipement... Elle leur permet de diversifier leurs activités en investissant sur place ou dans le monde (PSG, Beinsport).
  • C'est à la fois un enjeu vital, et une arme politique aux mains des Etats producteurs.


II. Une Histoire politique complexe

L'influence des puissances européennes avant 1945.

  • La fin de la domination ottomane
  • L'Empire ottoman entre en guerre aux côtés des Empires centraux en novembre 1914.
  • Pour l'affaiblir, le Royaume-Uni suscite la révolte des Arabes
  • Dès mai 1916, la France et le Royaume-Uni anticipent la chute de l'Empire ottoman, allié de l'Allemagne, et se partagent le Proche-Orient par les accords Sykes-Picot.
  • Vaincus, les Ottomans signent l'armistice le 30 octobre 1918. L'Empire ottoman disparaît et les puissances occidentales se disputent ses restes. Les troupes britanniques et françaises et leurs alliés arabes attaquent les provinces arabes de l'Empire ottoman, réduit dès lors à la Turquie. Cette politique franco-britannique marque durablement la région.
  • Diapo cartes PO-MO 1914 et carte traité de Lausanne

  • Les mandats
  • Par le traité de Sèvres (1920), la SDN place des provinces arabes anciennement ottomanes sous mandat de la France (Liban, Syrie, Cilicie) et du Royaume-Uni (Palestine, Irak, Transjordanie) qui ont pour mission de les administrer et de les conduire vers l'indépendance.
  • Mais les frontières issues de ce partage, qui correspondent globalement aux frontières actuelles, sont fixées de façon artificielle, sans tenir compte des aspirations des peuples, pour répondre aux préoccupations stratégiques françaises et britanniques, sur fond de rivalité pétrolière.
  • De plus, les puissances mandataires exacerbent les tensions intercommunautaires en s'appuyant sur des minorités (chrétiens au Liban, alaouites en Syrie) et ainsi limiter l'action des nationalistes arabes.
  • Toutefois, pour préserver leurs intérêts dans ces régions, les Britanniques donnent l'indépendance à l'Irak en 1932, tout en y conservant des bases militaires tandis que la France refuse d'accorder l'indépendance à ses mandats.
  • Ainsi le système des mandats donne progressivement naissance à des Etats fragiles et dominés. L'Etat-nation est une notion récente et fragile dans la région, du fait de la tutelle occidentale et de la force des communautés tribales, ethniques et religieuses.

  • La Turquie est une exception : Mustafa Kemal, dit Atatürk, y crée une République nationaliste laïque en abolissant le califat en 1924. Le kémalisme impose la laïcité, rend obligatoire l'usage du turc et non plus de l'arabe pour l'appel à la prière, accorde le droit de vote aux femmes, mais supprime le multipartisme en 1925. La disparition du califat ottoman prive le monde musulman de dirigeants et accroît les tensions entre les dirigeants régionaux qui souhaitent l'unité du monde arabo-musulman.

  • Le Proche et le Moyen-Orient dans la Guerre froide.
  • Après 1945 : la région est modifiée par le retrait européen, la fin des mandats et la création d'Israël.
  • 1946 : la France évacue ses troupes de la Syrie et du Liban à partition de la région entre le Liban et la Syrie confirmée par l'indépendance de ces deux pays.
  • Effacement des puissances étrangères qui se confirme après la crise de Suez en 1956 qui témoigne de l'importance de la région pour les 2 Grands :

  • En 1956, le président égyptien Nasser nationalise le canal de Suez
  • Diapo carte conflit égyptien 1956
  • Ce dernier est contrôlé par des compagnies françaises et britanniques : il veut ainsi se réapproprier un revenu qui lui permettra de construire le barrage d'Assouan que les Occidentaux ont refusé. C'est aussi un geste symbolique contre le contrôle par l'Occident des ressources du Tiers-monde : Nasser se fait ainsi le champion du panarabisme, idéologie aspirant à unir les pays arabes contre la domination des Européens et à les rassembler dans une seule et même nation.
  • Pour défendre leurs intérêts, la France et le Royaume-Uni montent une expédition militaire et un parachutage sur le canal avec l'aide d'Israël qui veut une guerre préventive contre un voisin hostile à cette intervention est d'abord condamnée par l'URSS qui menace d'utiliser l'arme atomique. Les EU qui ne veulent pas s'attirer l'hostilité des pays arabes font appel à l'ONU qui condamnent la France et le RU : isolés, ils se retirent à victoire diplomatique pour Nasser et fiasco diplomatique pour les puissances européennes dont l'image est durablement ternie dans la région à recul de ces puissances européennes au profit des 2 Grands qui s'affrontent désormais indirectement dans la région aussi....

  • B. Etats-Unis et URSS au PO/MO

  • Carte PO/MO dans la guerre froide
  • Années 50 : les Etats-Unis incluent donc le Proche et le Moyen-Orient dans leur dispositif antisoviétique : zone d'endiguement centrée sur la Turquie membre de l'OTAN et sur l'Iran limitrophe de l'URSS . Le pacte de Bagdad signé en 1955 doit être le pivot de ce dispositif antisoviétique. L'Arabie Saoudite est aussi un allié essentiel des EU dans la région qui devient leur allié les plus sûr et ils n'hésitent pas à utiliser leur droit de veto à l'ONU pour le défendre à partir des années 60 Israël
  • L'URSS tente de s'opposer à cette alliance par une politique de propagande anti Israël intense et en apportant son soutien aux Palestiniens. Elle se rapproche de l'Egypte en fournissant des armes et des aides pour la construction du barrage d'Assouan et s'appuie aussi ensuite sur l'Irak et la Syrie.
  • Entre 1975 et 1990, le Liban est secoué par une guerre civile entre les différentes communautés chrétiennes, sunnite, chiite et druze. La présence de nombreux réfugiés palestiniens et les interventions de la Syrie (1976) qui veut une « grande Syrie » qui récupérerait le Liban, et Israël (1982), aggravent encore le conflit.
  • En 1979 une « révolution islamique » conduite par l'un des chefs du clergé chiite l'ayatollah Khomeiny renverse la dictature pro-occidentale du Shah d'Iran et la même année, l'URSS envahit l'Afghanistan. Ces deux événements sont des revers pour les EU mais ces mouvements profitent surtout aux mouvements islamistes soutenus par l'Iran et hostiles à la présence soviétique.
  • Iran/Irak
    Carte Iran/Irak
  • En 1980, l'Irakien Saddam Hussein attaque la République islamique d'Iran avec les soutiens arabes et occidentaux : il veut s'assurer le contrôle des zones frontières peuplées par des peuples arabes et réserves pétrolières, les droits des minorités sont bafoués comme ceux des Kurdes ou des chiites d'Irak. Cette guerre prend fin en 1998 par un statu quo et fait plus d'1 million de victimes : elle échappe à la logique de la Guerre froide puisque chaque camp bénéficie de soutiens à l'Ouest comme à l'Est.

  • C. L'après-Guerre froide : une présence américaine contestée
  • Après 1991, la domination américaine se renforce au Proche et au Moyen-Orient.
  • En août 1990, l'Irak (endetté par la guerre d'Iran) envahit le Koweït pour le pétrole : l'ONU condamne cette opération et les EU organisent une coalition militaire de 30 pays dont l'Arabie Saoudite, l'Egypte, la France, le RU, la Syrie = opération « Tempête du désert » qui aboutit en 1991 à la libération du Koweït mais non au renversement de Saddam Hussein qui réprime très durement les rebellions kurdes et chiites que la coalition avait encouragées. Les EU qui soutiennent Israël et les régimes autoritaires du Golfe et de l'Egypte s'imposent comme gendarmes de la région ce qui renforce les manifestations anti-américaines (voir cours Histoire EU, multilatéralisme).
  • Carte 1ère guerre du Golfe
  • Les mouvements islamistes contestent la présence américaine dans les lieux saints, en Arabie Saoudite et le soutien apporté à Israël
  • ces mouvements se renforcent au Liban avec le Hezbollah chiite pro-iranien et à Gaza avec le Hamas, proche des frères musulmans égyptiens. Le mouvement Al-Qaïda d'Oussama Ben Laden appelle au Jihad et lance une campagne d'attentats contre l'Occident : les attentats du 11 septembre marquent un tournant pour la région
  • GW Bush déclare la guerre aux Etats accusés d'abriter les terroristes et une coalition internationale renverse les Talibans en Afghanistan.
  • En 2003, les Américains envahissent l'Irak pour renverser Saddam Hussein car il est soupçonné de détenir des armes de destruction massives et de soutenir les terroristes. Le 1er mai 2011, un commando américain exécute Ben Laden au Pakistan.
  • Les interventions américaines n'ont pas ramené l'ordre au Moyen-Orient : la chute du régime irakien a fait place à des affrontements sanglants entre sunnites et chiites, les Talibans restent fortement implantés en Afghanistan. Le retrait des troupes progressivement à partir de 2011 renforce l'incertitude et montre les limites de la présence américaine.
  • L'islamisme politique (qui développe une stratégie politique pour la conquête du pouvoir en dénonçant des élites pro-occidentales) progresse en Irak, au Pakistan, dans les territoires palestiniens, où le Hamas gagne les élections en 2006 et au Liban ou Israël intervient militairement contre le Hezbollah.
  • Depuis 2001, les attentats se multiplient en Irak, en Afghanistan, au Yémen et au Liban.

  • Le « printemps arabe » qui commence en Tunisie en 2010 a un impact important au Moyen-Orient et se traduit par des changements politiques et des violences :
  • Hosni Moubarak président égyptien depuis 30 ans est renversé et les élections de 2011 sont un triomphe pour les Frères musulmans.
  • Au Bahreïn des manifestations sont violemment réprimées par l'armée avec le soutien de l'Arabie Saoudite.
  • En Syrie face à la contestation d'une partie de la population et de l'armée, le régime de Bachar al Assad cherche à se maintenir au pouvoir au prix d'une répression sanglante causant des centaines de milliers de morts et aboutissant à une guerre civile qui se confond avec l'Islamisme politique de l'EI (Etat Islamique)

    III. Israël et les pays arabes, un affrontement permanent.

La Palestine est peuplée par des populations arabes tout en étant le berceau du judaïsme. Avec la montée de l'antisémitisme en Europe, une immigration juive se développe donnant naissance à l'Etat d'Israël malgré l'opposition des populations arabes. Il en résulte plusieurs conflits entre les populations arabes et israéliennes qui ne sont pas encore résolus.

A. La naissance d'Israël et le premier conflit israélo-arabe

  • Diapo La Palestine avant et après la création de l'Etat d'Israël
  • A partir de 1948, création de l'Etat d'Israël = la lutte contre Israël en constitue le principal élément fédérateur.
  • La migration des Juifs en Palestine commence au XXe siècle lors de plusieurs vagues appelées Alyas. C'est la conséquence du mouvement sioniste constitué au XIXe siècle en Europe de l'Est : Le sionisme est justifié par les nombreuses persécutions subies par le peuple juif : il propose la création d'un Etat juif protégeant le peuple en Palestine, berceau du peuple.
  • En 1945, la révélation de la Shoah et le nombre important de réfugiés juifs qui veulent quitter l'Europe font de la question juive une question internationale et renforcent la revendication de faire de l'Etat un refuge pour les populations.
    Le RU confie le problème à l'ONU qui décide d'un partage de la Palestine en 1947 entre un Etat juif et un Etat arabe tout en accordant un statut international à Jérusalem.
  • Ce partage est refusé par les Arabes de Palestine et par les Etats arabes voisins : les violences entre Palestiniens et Juifs se multiplient ; les Britanniques se retirent le 14 mai 1948 et David Ben Gourion proclame l'indépendance d'Israël reconnue par les EU et l'URSS
  • La guerre s'engage contre les Etats arabes voisins (Egypte, Jordanie, Syrie) rassemblés dans la Ligue arabe créée en 1945 à ils attaquent Israël le 15 mai 1948 à En février 1949, Tsahal la petite armée israélienne remporte la victoire et Israël obtient un tracé nettement plus avantageux qu'en 1947 car il contrôle désormais 77% de l'ancienne Palestine à exode de 70 000 Palestiniens chassés par les violences vers les pays voisins : Gaza, Liban, Jordanie à Aucun Etat palestinien n'est créé : la Jordanie annexe la Cisjordanie et l'Egypte prend la bande de Gaza à migration des Juifs vers Israël
  • Mais il n'y a pas de traité de paix et l'Etat hébreu n'est pas reconnu par les Arabes.

B. Un conflit qui perdure (1949-1987)

  • Diapo cartes La création de l'Etat d'Israël et les guerres Israélo-palestiniennes
  • Des guerres se succèdent entre Israéliens et Palestiniens diapos guerres
  • La 1ère guerre israélo-arabe (1948-1949)

Elle permet à Israël d'agrandir le territoire attribué par l'ONU, et entraine l'exode de plus de 70 000 Palestiniens, qui deviennent réfugiés dans des Etats arabes voisins. Parallèlement, les communautés juives installées dans ces derniers territoires sont contraintes au départ, et immigrent vers Israël.

  • La crise de Suez (1956)

Lors de cette crise, Israël envahit le territoire égyptien appuyé par la Fr et la GB. Même si, sous la pression américaine, l'Etat hébreu doit rapidement évacuer le Sinaï, il accentue, aux yeux des Arabes, son image de pays associé au nationalisme européen

  • La guerre des 6 jours (juin 1967)
  • Elle bouleverse la géopolitique de la région ; la conquête de nouveaux territoires par Israël lui permet d'engager une politique d'implantation de « colonies » dans les territoires occupés, lourde de conséquences pour l'avenir. Cette guerre scelle aussi l'alliance définitive d'Israël avec les EU et le soutien soviétique aux Etats arabes de la région. Ces guerres s'accompagnent donc de modifications des frontières et ont des conséquences qui dépassent largement la région.
  • En 1967 l'Egypte ferme le détroit de Tiran aux navires israéliens à attaque d'Israël sur l'Egypte, la Syrie et la Cisjordanie = 3è conflit israélo-arabe après la crise de Suez en 1956 à Guerre des Six Jours (5-10 juin 1967) remportée largement par Israël qui occupe le Sinaï, la Cisjordanie et une partie du Golan et annexe Jérusalem à 1,5 millions de Palestiniens se retrouvent sous le contrôle d'Israël à intervention de l'ONU qui exige le retrait des territoires occupés, et la reconnaissance de l'Etat d'Israël à les deux points sont refusés à les Palestiniens de Gaza et de la Cisjordanie sont désormais sont occupation israélienne.
  • Dans les camps de réfugiés de Jordanie et du Liban, l'OLP organisation de libération de la Palestine fondée par Yasser Arafat en 1964, réaffirme le nationalisme arabe : il réclame le retour des réfugiés et la libération des territoires occupés mais refuse la reconnaissance de l'Etat d'Israël. Depuis la Jordanie, l'OLP mène des actions de guérilla et de terrorisme. Elle s'installe au Liban à guerre entre Israël et les Palestiniens : l'OLP privilégie le terrorisme pour détruire Israël comme les JO de Munich en 1972 (membre de l'équipe israélienne pris en otages et assassinés). Au Liban, la présence de l'OLP fait éclater la guerre civile entre les communautés.
  • A la fin des années 60, les adversaires d'Israël se trouvent liés par de bonnes relations (Syrie, Egypte, Irak et URSS) ce qui leur permet de constituer un stock d'armes modernes. Les soldats arabes sont plus nombreux.

  • La guerre du Kippour (1973)
  • C'est sans doute le conflit le plus internationalisé, les 2 Grands livrant du matériel militaire massivement à leurs alliés respectifs. Les pays arabes exportateurs de pétrole utilisent pour la 1ère fois l'arme pétrolière : diminution massive des exportations, pour faire pression sur les alliés d'Israël, flambée du prix du pétrole en conséquence.
  • Le 6 octobre 1973 commence l'offensive égypto-syrienne, jour de la fête juive du Yom Kippour pour récupérer les territoires perdus en 67 à le 16 octobre Tsahal reprend l'initiative : les Soviétiques font savoir qu'ils sont prêts à intervenir directement dans le conflit à les EU réagissent à un cessez-le-feu est décidé le 24 octobre et le président égyptien Sadate demande aux EU de pousser Israël à négocier à En 1977 Anouar el Sadate se rend à Jérusalem et devant la Knesset (parlement israélien) il reconnait l'existence d'Israël.

  • Les accords de Camp David (1978) : Des espoirs de paix bien vite déçus
  • Le 17 septembre 1978, les accords de Camp David sont signés entre l'Egypte et Israël : l'Egypte récupère le Sinaï. L'Egypte est alors isolée, accusée de trahison par les pays arabes et condamnée et exclue par la Ligue arabe. Sadate est assassiné en 1981 par des islamistes.
    Les échecs arabes successifs et menaces d'extension du conflit accélèrent la reprise des négociations grâce à la médiation américaine. Elles aboutissent aux Accords de Camp David sous l'égide des EU, aux cours desquels Israël et l'Egypte d'Anouar el-Sadate s'accordent sur les bases du futur traité de paix entre les 2 pays signé en 1979 ; il s'agit d'une paix séparée Egypte/Israël. Cependant, si les Occidentaux sont satisfaits, cet accord est rejeté par les pays arabes qui accusent l'Egypte de trahison, l'Egypte est donc exclue de la Ligue arabe ; cela entraine également l'assassinat de Sadate par un groupe extrémiste islamiste.
  • En 1982 l'intervention israélienne au Liban pousse Arafat à se réfugier en Tunisie. Les massacres commis par des milices chrétiennes sans que l'armée israélienne n'intervienne, sur les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila nuisent considérablement à l'image d'Israël dans le monde.
  • En 1987 commence la première Intifada (guerre des pierres) menée par la jeune génération qui a toujours vécu sous l'occupation israélienne, dans des camps de réfugiés : elle vise à attirer l'attention de l'opinion internationale. C'est aussi la création du Hamas : ce mouvement religieux islamiste, qui a pour idéologie l'antisionisme, l'antisémitisme avec une branche politique et une branche armée, se donne pour objectif de libérer toute la Palestine de la Méditerranée au Jourdain et refuse l'existence d'Israël : il transpose le conflit sur le terrain religieux. Il agit surtout à Gaza.

C. Un conflit non encore résolu

  • Diapo la colonisation israélienne
  • En 1988, Arafat chef de l'OLP rivale du Hamas, proclame la naissance de l'Etat de Palestine, sur la base de la résolution de l'ONU de 1947. Il renonce au terrorisme et à la destruction d'Israël. Il ne bénéficie plus du soutien de l'URSS déjà affaiblie. Les EU profitant de la modification des rapports de force après la guerre du Golfe, organisent une série de rencontres : Madrid en 1991 avec Israël, pays arabes et représentants palestiniens + les accords d'Oslo entre Israéliens et Palestiniens à signature d'un accord de principe le 13 septembre 1993 à Washington entre Arafat et Rabin premier ministre israélien, ami de Clinton qui l'a poussé à reconnaissance mutuelle entre Israël et l'OLP et la reconnaissance d'une autorité palestinienne = un gouvernement dirigé par Arafat. Ce n'est toujours pas un Etat car les pouvoirs sont limités à quelques domaines (éducation, santé, protection sociale, police) mais pas de compétences dans les relations extérieures, ou la défense.
  • Le territoire est très fragmenté entre les zones palestiniennes d'autonomie complète, des zones d'autonomie partielle, et des zones restant sous contrôle exclusif d'Israël.
  • Israël s'engage à stopper sa répression en échange de l'arrêt du terrorisme palestinien.
  • Sous pression américain, la Jordanie signe un accord de paix séparé avec Israël.

Itzhak Rabin n'essaie pas de démanteler les colonies israéliennes et leur nombre double entre 1992 et 2000. L'OLP revenue dans les territoires occupés, ne parvient pas à obtenir le retrait israélien.

  • Les extrémistes des deux côtés tentent de faire échouer les accords : Hamas et Jihad islamique multiplient les attentats contre les civils israéliens à en 1995, Rabin est assassiné par un extrémiste juif et en 1996, le Likoud hostile aux négociations revient au pouvoir en Israël puis relance la colonisation des territoires occupés (280 000 personnes en 2010).
  • En 2000, la visite d'Ariel Sharon sur le Mont du Temple déclenche des manifestations durement réprimées - deuxième intifada moins importante - escalade de violence qui divise les Palestiniens.
  • Les partis islamistes Hamas dans la bande de Gaza et le Hezbollah (chiite) au Liban prônent la poursuite de la lutte armée et organisent des attentats suicides dans le cœur des villes juives.
  • En 2004 Arafat meurt et le modéré Mahmoud Abbas devient président de l'OLP et de l'autorité palestinienne - espoir d'une phase de détente : Abbas rencontre Sharon en Egypte et propose la fin des actions violentes en échange de quoi Israël accepte de se retirer des territoires.
  • En juin 2005, Sharon ordonne le retrait complet des colons et de l'armée israélienne de la bande de Gaza. Le Hamas refuse de reconnaître l'Etat d'Israël et s'oppose à l'OLP à boycott par l'opinion international.
  • Le processus de paix est aujourd'hui en panne : menace permanent de tirs de roquettes et d'attentats suicides contre Israël provoquent des ripostes, construction d'un mur par les Israéliens le long de la frontière avec la Cisjordanie qui englobe des territoires revendiqués par les Palestiniens. En 2011, la demande de la reconnaissance d'un Etat palestinien à l'ONU, se heurte à la protestation d'Israël et des Etats-Unis.

Chronologie

  • 1948-49 : Guerre israélo-arabe de 1948-1949
  • 1956 : Crise du canal de Suez
  • 1967 : Guerre des Six Jours
  • 1973 : Guerre de Kippour
  • 1978 : Accords de Camp David
  • 1982 : Guerre du Liban
  • 1987 : Début de la Première Intifada
  • 1991 : Guerre du Golfe
  • 1993 : Accords d'Oslo
  • 2000 : Sommets de Camp David II, puis début de la Seconde Intifada
  • 2003 : Feuille de route pour la paix et Initiative de Genève
  • 2005 : Application du Plan de désengagement des territoires occupés
  • 2006 : Opération pluie d'été sur la bande de Gaza
  • 2006 : Deuxième guerre du Liban
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